La bougonie, ou bugonia, étymologiquement « progéniture du bœuf » en grec, c’est la naissance d’un essaim d’abeilles à partir du cadavre d’un bovin putréfié. La bougonie est décrite dans des traités d’agronomie de plusieurs auteurs latins de l’Antiquité (Virgile, Ovide, Varron…), mais cette pratique remonterait à l’Egypte ancienne.
Longtemps, la bougonie a figuré parmi les techniques apicoles crédibles, puisqu’elle correspondait à la croyance scientifique de l’époque de la « génération spontanée», en particulier pour les organismes réputés simples : on trouve des traces de la bougonie en apiculture jusqu’au XVIe siècle et même au-delà (pour rappel, c’est Pasteur qui a réfuté, non sans mal, la génération spontanée, nous aurons d’ailleurs l’occasion de revenir sur ce personnage dans une prochaine chronique).
Pratique apicole, la bougonie possède aussi une dimension magique (d’ailleurs, science et magie ne se sont séparées que très tardivement dans l’Histoire humaine). La bougonie est ainsi décrite dans un livre d’alchimie arabe du IXe siècle, le Kitāb-al-Nawāmīs (le livre des Lois), ouvrage parvenu en occident sous traduction latine et sous le titre « Liber vaccae », le livre de la vache.
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